Ce matin est sortie l'annonce du dégel des frais de scolarité. Ariane et moi, chacun de notre côté avons eu l'idée (sans se consulter) de répandre la «bonne nouvelle» à tous et toutes. Voici donc l'intégral de l'article du Devoir tel que lu dans la parution du 24 avril (prière de lire attentivement):
Dégel rapide des droits de scolarité
Robert Dutrisac
Le Devoir, Édition du mardi 24 avril 2007
Québec impose une première hausse de 50$ pour septembre
Québec -- Le gouvernement Charest procédera sans attendre au dégel des
droits de scolarité. Dès septembre, les universités québécoises
hausseront les droits de 50 $ pour la session d'automne, comme l'a
promis le Parti libéral du Québec durant la campagne électorale. Cette
première hausse sera suivie par des augmentations de 50 $ à chacun des
semestres pour les cinq prochaines années.
C'est ce qu'a confirmé, hier, le cabinet de la ministre de l'Éducation,
du Loisir et des Sports, Michelle Courchesne. La ministre fera
rapidement la recommandation du dégel des droits de scolarité
universitaire au Conseil des ministres et au Conseil du trésor, a
précisé, hier, son attachée de presse, Valérie Grenier.
Le gouvernement a la main haute pour fixer les droits de scolarité qui
font l'objet d'un gel depuis 1994. Point besoin d'un projet de loi qui
aurait entraîné un débat et un vote à l'Assemblée nationale, ni même
d'un décret gouvernemental. La simple modification par le gouvernement
des règles budgétaires du ministère relatives aux universités est
suffisante. Le dégel, ce n'est donc pas une question qui peut menacer le
gouvernement minoritaire de Jean Charest.
Si le Parti québécois s'oppose au dégel des droits de scolarité,
l'Action démocratique du Québec est favorable à ce dégel. Mais il doit
se limiter à l'indexation des droits de scolarité en fonction du coût de
la vie, a précisé le chef de l'ADQ, Mario Dumont, en campagne
électorale. Or, c'est à un rattrapage d'environ 5 % par an que procédera
le gouvernement Charest, en tout point conforme à son engagement
électoral. Ainsi, les droits de scolarité, qui sont fixés à 1668 $ pour
une session de 15 crédits dans toutes les universités québécoises,
passeront à 2168 $ en 2011-2012, une augmentation de 30 % en cinq ans.
Parallèlement, le gouvernement entend majorer les prêts et les bourses
pour faire en sorte que les étudiants les moins bien nantis ne soient
pas touchés par cette hausse. Michelle Courchesne entamera prochainement
des consultations sur les modalités d'application de cette bonification
du programme de prêts et bourses, a indiqué Mme Grenier.
Selon le recteur de l'Université Laval et président de la Conférence des
recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Michel
Pigeon, les universités ont suffisamment de temps pour modifier les
droits de scolarité dès septembre si le gouvernement annonce sa décision
ce printemps. «Pour nous autres, charger [sic] plus cher, ce n'est pas
une affaire compliquée», a-t-il dit au Devoir.
M. Pigeon a rappelé que la CREPUQ n'avait pas de position sur le dégel
des droits de scolarité. Lors de la commission parlementaire en février,
les recteurs des universités se sont tous montrés favorables à la hausse
des droits de scolarité -- Université Laval, Université de Montréal,
Université McGill, Université Concordia, Université de Sherbrooke --
sauf les recteurs des composantes de l'Université du Québec, qui
craignent l'effet de ces augmentations sur l'accès aux études
universitaires.
Hier, Michel Pigeon se réjouissait que le gouvernement Charest remplisse
sa promesse électorale. «Ce qu'on souhaite, c'est qu'il y ait le plus de
monde possible qui puisse aller à l'université. Donc, il faut que ceux
qui ont les moyens de payer paient et que les autres, on les aide. Ce
n'est pas mystérieux comme principe», a-t-il indiqué.
Les associations étudiantes, comme la Fédération étudiante universitaire
du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ),
entendent se mobiliser pour contrer le dégel des droits de scolarité.
Mais selon M. Pigeon, «une augmentation modeste et bien prévisible, ça
ne créera pas de dérangement majeur». Les associations étudiantes en
font une question de principe, estime le recteur, «mais l'étudiant
moyen, je pense, il est beaucoup plus tolérant».
En cette fin d'année scolaire, les associations étudiantes auront du mal
à serrer les rangs. Les étudiants «n'auront pas le temps de se mobiliser
au mois d'août mais ils vont peut-être tenter de se mobiliser en
septembre et octobre», croit-il.
C'est au gouvernement de convaincre la population et les étudiants que
le dégel est une bonne chose. «Ce qui est important, c'est qu'ils
tentent de faire la démonstration à la population et aux étudiants que
ce n'est pas pour les empêcher d'aller à l'université [...].S'ils font
bien leur job, ça devrait passer», prévoit Michel Pigeon.